blogdartiste

ça y est ! c'est l'heure .

Je chausse mes pinceaux, grimpe sur mes papier.

Le voyage peut commencer et avec bonheur

J'arpente les chemins de terre et les sentiers.

Au détour d'un chemin sinueux

A quelques pas de là

Deux cyprès au port majestueux 

Semblent m'indiquer la voie

D'un pas décidé, je m'avance

Et franchis le passage 

Le surplomb m'impose la cadence

Mes foulées se font plus sages

Lentement je descends sur le sentier 

Et découvre les maisons et les terres cultivées

Qui façonnent et transforment comme un chantier

Commencé depuis des milliers d'années 

cette nature accueillante et généreuse.

Comme tous les quinze jours , nous nous retrouvons en groupe d'une dizaine de personnes dont l'intérêt commun est le dessin ou plus exactement le croquis ...Le croquis de nu .

J'entre dans cette grande pièce éclairée par de longs néons diffusant une lumière blanche et après les politesses d'usage, nous nous préparons silencieusement en se concentrant sur les trois heures intensives qui nous attendent avec un sentiment mêlé de plaisir à reproduire les volumes et les formes du modèle tantôt rondes ou anguleuse suivant la pose et de travail d'observation et de concentration .

Je saisie une table et une chaise, les dispose, comme un rituel, suivant un angle précis et dépose délicatement  mon cahier de croquis . Je tourne les pages unes à unes et imagine le scénarios de cette nouvelle séance .Puis j'extirpe mon feutre noir et mes crayons de ma trousse, quatre plus exactement. Un HB, un 3B, un 6B et un 9B. Je prépare aussi ma gomme "mie de pain" mais les temps de pose très court ne me permettront sûrement pas de pouvoir m'en servir.

Un "bonjour" discret se fait entendre à l'entrée de l'atelier, c'est notre notre modèle .

 Elle se déshabille dans un coin discret de la salle à l'écart du groupe et réapparaît très rapidement enveloppée d'un drap de bain. Elle se place au centre de la pièce sur les protections qui l'isoleront du sol froid de la pièce. Un petit radiateur lui soufflera un peu de chaleur nécessaire pour lui éviter de souffrir pendant la séance.

Son regard fait un tour de salle en passant par chacun d'entre nous pour nous signaler le début de la pose, détache et laisse glisser au sol le dernier obstacle à sa nudité.

Les premières poses sont laborieuses mais très vite le charme et la magie opèrent . Le cerveau et les mains ne sont plus qu'un. Tout est lié, le modèle et l'artiste.

Les secondes s'écoulent à une vitesse vertigineuses, les minutes passent et nous forcent à presser le geste et les coups de crayons deviennent plus rapides, plus incisifs.

Toutes les trois minutes, une nouvelle pose et comme un pas de danse, une figure apparaît sur le papier blanc .